→ Luvlee and Babsi ♥

Quant j'ai repris mes esprits j'étais allongée sur le carrelage froid de la cuisine des Castellans. Mes yeux firent le tour de la pièce tentant vaguement de se remémorer ce qui m'avait amené à passer la nuit sur le sol blanc, devant le frigo sans trop y parvenir. Avec difficultés, je m'étais redressée sur mes deux jambes et du me raccrocher au comptoir pour ne pas m’écrouler à nouveau. Ma tête tournait et ne se calma que lorsque mon regard parvint à se fixer sur l’horloge lumineuse du micro onde. Sept heures et dix minutes, j’avais vraiment passé la nuit ici alors. Je me baissais pour ramasser le combiné du téléphone sans fil, toujours à mes pieds, et filais à l’étage. Une bonne douche ne me fera pas de mal. En espérant qu’Emmett n’arrivera pas tout de suite.
Quand j'étais redescendue, douchée et rhabillée de mes vêtements à peine portés de la veille. Je les avais découvert assis, tout deux, dans la cuisine. La petite brune et son nez plongé dans un bol de céréales, si je m’étais écoutée je l’aurais rejoins et serrée dans mes bras de toutes mes petites forces. Mais je ne pouvais pas, je ne pouvais pas faire un seul pas alors qu’il était là. Juste devant moi. Cet homme que j’aimais tant et qui m’avait lâchement abandonnée ici. Emmett, Emmett, Emmett … son nom tournait en boucle dans ma tête. Alors lorsque mes yeux commençaient à picoter je n’eu d’autre réflexe que de prendre la fuite. Luvlee, je suis si pathétique.. Luvlee.. J'avais alors claqué la porte en sortant, je sachant que c’est complètement idiot mais désirant qu’il me remarque, qu’il me retienne. Pourtant je ne lui en est pas laissé le temps que je m'engouffrais déjà dans l’habitacle de ferraille qui me sert de voiture, j’allumais le contact et pris la fuite.

Je trainais dans les rues de Santa Barbara, dans le quartier ou Luvlee et moi résidions toutes deux, ensembles, le temps que mes larmes cesses ainsi que les soubresauts de ma tristesse. Puis je descendais de la petite boite de conserve recyclée et m’engageais dans l’allée de la maison. J’entrais en trombe dans la maison, mais aussi silencieusement que possible, ce qui n’est pas bien dure après la fatigue qu’avait engendrée ma nuit. « Babs’, est-ce que c’est toi ? » La voix de ma sœur c’était élevée de la cuisine et, bien que je sache pertinemment l’inquiétude qu’elle devait ce faire à mon égard, je ne pris pas la peine de répondre. Je venais de faire la plus belle erreur de toute ma vie. Mon premier geste fut de m’écrouler sur le canapé et la tête dans les mains la tristesse me revint à nouveau. « Tiens boit ça, tu n’as pas du dormir beaucoup, ça va te faire du bien un peu d’énergie » Luv’ ne se décourageait jamais face à mon aptitude à me renfermer sur mes soucis et avait ce don pour me rassurer que personne d’autre n’avait. Emmett aussi en était capable bien entendu, mais ce n’était pas pareil, pas du tout. Elle me tendit une tasse de café que je devinais être la sienne quelques minutes avant. Je portais le petit bol marron à mes lèvres tandis que la blondinette posait sa tête sur mon épaule. « Est-ce que … Emmett est au courant ? » A l’entente de son prénom mes muscles se raidirent, elle savait très bien que je détestais aborder le sujet mais n’en démordait pas. Elle avait toujours été si présente pour moi, que l’idée de décharger mon poids sur ses frêles épaules me serra le cœur. Pourtant c’est ce qu’elle attendait, ce qu’elle voulait le plus à cet instant. Je le savais à la façon dont nous nous complétions, nous nous ressemblions. « Je.. Je l’ai prévenu hier soir. Il.. il.. – les mots mirent quelques minutes à s’entremêler dans le bon ordre dans ma tête – il était là ce matin.. Après toutes ses années Luv’, il était là, debout dans la cuisine comme s’il n’était jamais parti. Et.. Et moi je n’ai rien trouvé de mieux à faire que de prendre la fuite ! » A ces mots j’ai du serrer les dents pour ne pas pleurer à nouveau, et une fois la tasse reposée sur la table j’enfuis à nouveau mon visage dans mes mains.

« Je suis désolée de ne pas avoir pu venir, le petit était malade et personne ne pouvait le garder pour moi … » Elle semblait ne pas encore avoir percuté mes paroles précédentes et, bien que je sache qu’elle ne tarderait pas à m’en faire une remarque, que pris la parole, dans l’espoir de la rassurer sur ce point. « Ce n’est pas grave princesse, c’est normal. Et c’est mieux comme ça, je n’aurais pas voulu être confrontée à lui. Et le petit avait besoin de toi, comment va-t-il ? » En réalité, dans ma tête une seule phrase résonnait en boucle : Je suis plutôt heureuse que tu n’as pas été là, je déteste que tu me vois pleurer et je n’aurais pas voulu que tu vois la loque que j’étais hier soir. Tandis qu’elle nous couvrait toutes deux d’une couverture qui trainait par là, je m’emparais de la télécommande et mise à zapper les chaines nerveusement. « Qu’est ce que je vais faire Poupée ? Comment faire ? »