« Jaaz’, Jaaziel !!! » Je sortis brusquement de mes pensées, ramené à la réalité par ma femme. « Hein, quoi ? » Je n’avais rien écouté de ce qu’elle venait de me dire. Il fallait dire que j’avais la tête ailleurs ces derniers temps. Ruthie hantait mes pensées. Voilà une semaine que je l’avais quitté, et toute cette histoire me tourmentait. Je m’en voulais de la façon dont les choses s’étaient terminées. Sur ce coup là je m’étais vraiment comporté en connard insensible envers elle. Déjà mettre un terme à notre relation était éprouvant, mais le faire alors qu’elle était enceinte…Bon sang je n’en revenais toujours pas, Ruthie allait avoir un bébé, de moi ! Dans quelques mois je serais père pour la deuxième fois. Seulement cet enfant ne connaîtra pas son père…à moins ce que je remédie à la situation. Après tout il n’était pas trop tard. Mais que faire ? Je me sentais complètement piégé. Si j’assumais ma paternité cela voudrait dire avouer au monde entier ma liaison avec Ruthie et du même coup perdre ma femme. D’un autre côté si je laissais Ruthie se débrouillait seule, ma famille serait intacte certes, mais pourrais je ensuite me regarder dans un miroir ? En sachant que je les avais abandonnés ? J’en doutais fort. Comprenez donc dans quelle situation délicate j’étais ! « Je vois…je parle dans le vide. Qu’est ce que t’as ? Depuis quelques jours t’es bizarre » Oh rien, je te trompe depuis 4 ans avec la prof de danse de notre fille et je vais avoir un gosse avec elle. Je ne pouvais décemment pas lui répondre une chose pareille bien que c’était l’entière vérité. « Oh rien… Enfin j’ai juste quelques petits soucis au bar avec une employée mais rien de bien grave » « T’es sur ? » « Oui, pas de quoi t’inquiéter vraiment » Je l’embrassai alors. En espérant que je m’étais montré crédible. De toute manière c’était aussi la vérité, une de mes employée me causait pas mal de problème. Droguée, limite alcoolique, insupportable avec les clients, provocatrice…Autant dire que j’aurais du la virer depuis bien longtemps. Pour autant elle me faisait de la peine et j’avais envie de l’aider.

Jewel partit travailler, me laissant ainsi seul à la maison. Prenant mon courage à deux mains je décidai d’appeler Ruthie. Tous mes appels aboutirent sur sa messagerie. Bon ça ne voulait rien dire, peut être n’était elle pas à côté de son portable. Changement de plan, je me rendis alors directement à son appartement. Sa voiture étant garée au parking elle devrait être présente. Je sonnais pourtant à son appart, en vain. Sauf que j’entendais clairement du bruit de l’autre côté de la porte. « Ruthie je t’en prie ! Ouvre-moi ! Il faut qu’on parle » J’insistai quelques minutes avant de finalement lâcher l’affaire. Il était clair qu’elle ne désirait pas me parler. Pas étonnant vu comment je l’avais traité. Seulement je refuser à penser que les choses finissent ainsi. C’est ainsi que le lendemain après midi je me pointai carrément sur son lieu de travail, à la salle de danse. Une fois son cours fini et que tout le monde fut sorti je pénétrai dans la salle. Plutôt risqué parce que n’importe qui pourrait décider de revenir et nous surprendre mais peu importait je courrais le risque. « Je sais que tu ne veux pas me voir, mais on ne peut pas laisser les choses ainsi…S’il te plait. Il faut qu’on en parle. »

Comme attendu je ne fus pas le bienvenu auprès de Ruthie. A l’évidence elle était toujours énervée contre moi. Enfin énervée…je l’avais surtout terriblement blessée et croyez-moi pour ça je m’en voulais énormément. Je n’osais imaginer la semaine horrible qu’elle venait de passer. Non seulement je l’avais quitté, mais en plus de cela déclaré que ce n’était pas la peine de compter sur moi pour jouer mon rôle de père. C’était beaucoup à digéré d’un coup. En plus de cela elle ne pouvait en parler à quasiment personne de ce qui se passait dans sa vie, notre relation étant un secret. Seule sa meilleure amie était au courant, et le mien mais ça c’était plus une erreur qu’autre chose. « Ce n'est certainement pas le moment idéal pour parler de quoi que ce soit, tu m'as très bien fait comprendre que tu ne voulais rien avoir à faire avec le bébé... Je n'ai pas besoin d'en entendre plus, niveau souffrance, j'ai atteint des sommets ces derniers jours, ne viens pas en rajouter une couche. » Bon sang ça me faisait mal de la voir ainsi…Le pire étant que j’étais à l’origine de sa souffrance. Chose que j’aurais pu éviter si je n’avais pas agi en parfait crétin l’autre jour. Et attendu une semaine pour prendre conscience de mon énormissime erreur. Alors il fallait qu’elle sache que je n’étais pas là pour l’enfoncer encore plus mais pour essayer de rattraper mes erreurs. « Maintenant tu ferais mieux de partir, ta famille doit certainement t'attendre. » Certes à cette heure ci j’étais censé être chez moi et probablement que ma femme allait se demander où j’étais passé mais peu importait pour le moment. « C’est vrai…Mais tu es aussi ma famille, toi et notre enfant » Notez que c’était la première fois que je concédais que nous allions avoir un enfant, vu que la dernière fois je l’avais passé à dire que ce n’était pas le mien. Et surtout c’était aussi la première fois que je la considérais ouvertement comme faisant parti de ma famille. « Je sais ce que je t’ai dis la semaine dernière…mais il faut comprendre, tu m’as pris par surprise, je ne m’y attendais pas le moins du monde…Je sais ce que ça ne justifie pas mon comportement, j’ai agis en parfait connard j’en ai parfaitement conscient. Je suis vraiment désolé pour ça. Je ne pensais pas ce que je disais. Je n’ai pas besoin de passer un test pour savoir que c’est moi le père. » Je ne doutais pas le moins du monde de sa parole même si j’avais pu le laisser entendre l’autre jour. Pas mon plus brillant moment. « Je ne sais pas ce qui va se passer dans le futur…mais je suis certain d’une chose : on va avoir un enfant, et je veux faire parti de sa vie. » Oh oui parce que l’avenir était plus qu’incertain. Un bébé ça allait tout chambouler. Et pas forcément dans le bon sens du terme pour ma part. « Tu n’as pas à traverser ça toute seule, je veux être présent pour toi. Si bien sur tu m’en laisse la chance » Voilà c’était dit. En espérant qu’elle pardonne mon attitude et qu’elle veuille toujours de moi dans sa vie.

( Dsl c'est pas terrible )