La dépendance, on ne la contrôle pas, on la subit et c'est justement ça le pire lorsqu'on est accrocs, être agressif ou violent avec autrui, contrairement à ce que l'on pense ce n'est pas le pire. Le plus malheureux dans une dépendance affective comme matérielle c'est de vivre à la botte de cette substance ou de cette personne, alors que jamais vous n'avez été soumis. Jeremy n'avait connu que la dépendance matérielle, celle qui revient à dire que l'on est un drogué, comme tous ces hommes ou ces femmes qui passent leur vie à trainer dans des endroits sordides, complètement en décalage avec la société qu'ils ne captent même plus, parce que la came ça isole. Tellement drogués qu'ils deviennent d'abord agressifs, puis violents et que l'on retrouve tous un jour mort dans l'une de ses rues, la dose de trop. Cependant, Jeremy ne se considérait pas comme tel, il avait simplement besoin de ses anti-douleurs pour que cette douleur physique le quitte pour quelques heures. Mais le problème avec ce genre de médicaments c'est que l'on en a de plus en plus besoin, au bout de quelques mois une pilule ne suffit plus, on en a besoin de deux, puis trois, puis quatre, jusqu'à ne plus les compter parce que le mal perciste, parce que ça devient vital. Jeremy, lui en était à cinq pilules par jour, alors si on faisait le compte la petite boîte blanche ne faisait pas long feu, une semaine tout au plus. Alors, il se devait de ruser, inventer des mensonges dans les pharmacies pour qu'on accepte de lui en vendre, mais lorsqu'on a déjà fait le tour de toutes les pharmacies de la ville, que faire ? Après le mensonge, il restait deux possibilités, voler ou user de ses charmes pour obtenir ce que l'on souhaitait et ne voulant pas s'abaisser à ce délit qu'est le vol, Jeremy avait choisi la deuxième option, consistant à user de ses charmes sur une employée de l'hôpital de la ville, qu'elle soit interne, résidente ou chirurgienne peut importait, tout ce qu'il souhaitait c'était avoir cette boîte blanche et son contenu dont il ne pouvait plus se passer. Lorsque sa stratégie pour ne pas éveiller les soupçons de sa famille, qu'il souhaitait préserver de sa dépendance, Jeremy se rendit à l'hôpital de San Barbara pour mettre à exécution son plan aussi ridicule soit-il, parce qu'il y avait peu de chance qu'il fonctionne. Le jeune homme était tombé, sur une jolie petite interne, qui après avoir usé de ses charmes n'avait toujours pas accepté de l'aider, elle persistait à dire qu'elle n'était qu'interne et que par conséquent elle ne pouvait pas l'aider. Le manque le desservant fortement, Jeremy s'était montré agressifs, mais regrettant immédiatement ses paroles il s'était excusé et elle avait accepté de le conduire jusqu'à la pharmacie où le pharmacien de l'hôpital serait plus apte de l'aider, elle lui laissa son numéro de téléphone en cas de besoin, c'est ce qu'elle avait dit et avait disparût après que son bippeur est sonné. Bien heureusement pour lui, le pharmacien de l'hôpital était un ancien soldat et avait accepté de lui fournir les médicaments en question, après que Jeremy lui ai certifié qu'il lui apporterait son ordonnance dans les jours suivants, parce qu'il avait oublié chez lui, mensonge. Bien évidemment, la boîte ne dura qu'une petite semaine et cette fois Jeremy ne savait plus réellement quoi faire. Lorsqu'il eu l'idée d'appeler la jolie interne de l'hôpital, il l'invita à diner le soir même en lui demandant d'apporter une boîte d'anti-douleurs et miracle elle accepta ! On était vendredi soir et il était prêt de sept heures du soir lorsque le jeune quitta la maison ce soir-là en compagnie de Martin son frère ainé qui devait le conduire à son lieu de rendez-vous : le restaurant du Banana Palace. Avant de quitter la maison, il eu droit à un questionnaire des plus approfondit de la part de sa mère, ce qui eu le don de le faire sourire, d'autant plus qu'il n'avait plus rien à raconter lors du voyage en voiture à son frère étant donné qu'il était lui aussi présent lors de l'interrogatoire. Lorsqu'ils furent arrivés Martin prit la parole : « Tu veux que je vienne te chercher lorsque tu auras fini ? » - « Non, c'est bon t'inquiètes pas, au pire je prendrais un taxi » - « T'es sûr Jeremy ? » Depuis qu'il était revenu d'Irak tout le monde s'inquiétait sans cesse pour lui, ce qui au début lui faisait grandement plaisir, mais à présent beaucoup moins, il était majeur et savait se gérer seul, même s'il savait que tous ces bons sentiments partaient d'une bonne intention. « Oui, c'est bon t'inquiètes pas » - « Bon d'accord, alors à demain frangin » L'expression les fit rire, puis dans un vrombissement de moteur, la voiture disparu dans la nuit. Marchant avec l'aide de ses béquilles, Jeremy entra dans le restaurant et demanda la table qu'il avait réservé quelques heures plus tôt. Dylan n'était pas encore présente, alors le jeune homme s'installa à la table comportant deux places et s'arrêta dans la contemplation du paysage, par la fenêtre.