« Iseult, ouvre ! » Un bruit sourd commença à se faire entendre, signalant des coups portés à la porte. « Emrys, arrête de frapper comme ça, tu vas démolir la porte ! » dis-je en arrivant derrière le principal concerné, en courant, ma fille de deux ans dans les bras. J'arrivais sous le porche de la maison, trempée de la tête aux pieds. Emrys était dans le même état. Je m'attendais à ce qu'il me balance une remarque ironiquement, comme il avait l'habitude de le faire. Je l'aimais bien. Nos débuts n'avaient pas été faciles. Je devais le supporter car il était le meilleur ami de Charles. Mais il était égoïste et méchant, et je ne l'aimais pas. Mais j'avais appris à le connaître et à voir cette part de lui qu'il essayait de cacher. Cette part humaine et sensible. Nous nous étions beaucoup rapprochés, et Charles n'aimait pas cela. Mais il n'avait rien à craindre. Je l'aimais, et Emrys était juste un ami. Même si d'après nos proches, j'étais beaucoup plus que ça à ses yeux. « Emrys, qu'est-ce qui se passe ? » dis-je en déposant Whiter au sol et en cherchant mes clés à l'intérieur de mon sac. « C'est Charles, il est... Il est à l'hôpital, il a eu un accident. » Venant de trouver mes clés, je les laissais tomber, sous le choc. Je relevais la tête vers Emrys, ne comprenant rien du tout. « Il a eu un accident de voiture. Les médecins ont tout fait... Il est en mort cérébral. Je leur ai dis de ne pas débrancher avant que tu le vois. » Je voyais qu'il avait du mal à me l'avouer. Ce n'était pas quelque chose de facile à dire. C'était plutôt délicat. « Quoi ?! Non, non, c'est une blague, hein Emrys ? Il peut pas être mort, j'étais au téléphone avec lui il y a à peine trois heures. Il doit rentrer dans une demie-heure et amener Whiter au parc. Tu m'entends, Emrys ? C'est pas possible, non ! » Je lançais un regard à Emrys, qui baissa la tête, impuissant face à ma douleur. Alors je compris que mon monde venait de s'écrouler. « Qu'est-ce que je vais faire sans lui ? On a une fille de deux ans ! Elle ne peut pas grandir sans père. Et Charles, il n'avait que vingt ans, il avait toute la vie devant lui ! Qu'est-ce que je vais devenir ? Et Whiter ? Charles, qu'est-ce qu'on va faire ?! On peut pas... » « Je sais, je sais... » m'interrompit-il, posant ses deux mains sur mes joues, et plongeant son regard dans le mien, essayant de me calmer, alors que les larmes avaient pris part de mon visage. J'éclatais alors en sanglot alors qu'il me prit dans ses bras. « Je serais là, Iseult. Tu peux compter sur moi. » Je me reculais et m'essuyais le visage. Je repris alors ma fille dans les bras en la serrant contre moi. « Je... J'aimerais rester seule. S'il te plaît. » Il acquiesça d'un signe de tête compréhensif et j'entrais dans la maison où je vivrais désormais seule avec ma fille, que j'élèverais du mieux que je pourrais, afin que son père soit fier d'elle.

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Emrys et Iseult se connaissent via l'intermédiaire de Charles, le meilleur ami d'Emrys depuis toujours et le petit copain d'Iseult depuis le lycée. Ils ont dû apprendre à s'aimer, même si au début, Iseult ne pouvait pas le supporter à cause de son égoïsme, entre autres. Mais elle apprit à voir à travers cette carapace qu'il a construit pour éviter de souffrir. Il tombe peu à peu amoureux de la belle brune, mais ne dit rien et garde tout ça pour lui, ce qui le fait énormément souffrir. Surtout qu'Iseult tombe enceinte à l'âge de dix-huit ans. Puis deux ans plus tard, Charles trouve la mort dans un accident de voiture. Emrys a alors pris le relais, prenant soin d'Iseult et de la petite Whiter. Iseult lui en est très reconnaissante. Aujourd'hui, ils vivent ensemble, et forment une famille. Mais Iseult et Emrys ne sont pas ensemble. Pourtant, ils s'aiment, c'est indéniable. Mais pour Iseult, c'est encore trop tôt. Emrys ne veut pas brusquer les choses, et attend le moment où elle serait prête...